Thèse d'exercice
Description, prise en charge et impact de la dénutrition dans les cancers digestifs hauts traités par chirurgie : étude rétrospective sur 163 cas opérés au Centre Hospitalier Universitaire de Poitiers entre 2005 et 2011
Français
Travail non accessible
Objectifs : Décrire la dénutrition pré et post-opératoire des patients opérés pour un cancer
digestif haut localisé, décrire sa prise en charge en fonction des recommandations, définir
l'impact de la dénutrition sur les complications post-opératoires, la prise en charge
oncologique et la survie, et enfin rechercher des facteurs associés à la dénutrition.
Méthodes : Nous avons étudié de façon rétrospective les dossiers de 163 patients pris en
charge entre 2005 et 2011 au CHU de Poitiers par chirurgie oesophagienne, gastrique ou
pancréatique pour un carcinome primitif localisé. Les données recueillies ont concerné les
caractéristiques tumorales, le statut nutritionnel pré et post-opératoire selon les critères HAS,
la prise en charge nutritionnelle péri-opératoire, les complications post-opératoires, les
traitements oncologiques et les données de survie sans rechute et globale.
Résultats : Respectivement 32,9% et 76,6% des patients évaluables présentaient une
dénutrition en pré et post-opératoire, la dénutrition sévère passant de 11,4% à 52,4%. Seuls
11,3% des patients dénutris ont bénéficié d'une nutrition artificielle en pré-opératoire.
L'indication d'une nutrition entérale post-opératoire était plus liée au type de chirurgie
(93,1% des oesophagectomies pour 14,6% des duodéno-pancréatectomies notamment) qu'au
degré de dénutrition. La dénutrition sévère pré-opératoire était associée à une augmentation
des risques de rechute et de décès (p<0,0001 et p=0,014), indépendante des facteurs
pronostiques classiques. La dénutrition sévère post-opératoire était associée à un risque
majoré de rechute (p=0,017), confirmé en analyse multivariée. Les patients dénutris n'ont
statistiquement pas présenté plus de complications post-opératoires sévères (p=0,54) ou de
toxicités limitantes pendant le traitement oncologique adjuvant (p=0,13). Enfin un score ASA
supérieur à 2 était associé à la présence d'une dénutrition pré-opératoire (p=0 ,011) et les
facteurs associés à la survenue d'une dénutrition sévère post-opératoire étaient la réalisation
d'une oesophagectomie et la présence d'une dénutrition pré-opératoire (p=0,036 et p<0,0001
en analyse multivariée).
Conclusion : La dénutrition pré et post-opératoire est fréquente en chirurgie oncologique
digestive haute et a un impact sur la survie sans récidive et la survie globale. Une meilleure
évaluation des patients est nécessaire pour optimiser la prise en charge nutritionnelle périopératoire.
Mots-clés libres : dénutrition, chirurgie, cancers digestifs, recommandations, complications, survie.
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