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Introduction : Les cancers de l'endomètre et du col de l'utérus sont des cancers fréquents chez les femmes, dont l'amélioration de la prise en charge permet d'augmenter la survie à long terme des patientes. Toutefois, l'irradiation pelvienne, par radiothérapie et/ou curiethérapie, réalisée chez ces patientes laisse des séquelles au niveau de la sexualité des patientes, pour lesquelles cette revue de la littérature a permis d'évaluer leur recherche et leur prise en charge en consultation de suivi.
Méthodologie : Revue de la littérature se basant sur des articles parus entre les années 2000 et 2015, issues de divers pays, mono- et multicentriques, évaluant le retentissement de l'irradiation pelvienne, dans le cadre des cancers de l'endomètre et du col de l'utérus, sur la sexualité des patientes, de façon direct ou en altérant leur qualité de vie, avec un seuil de significativité de p<0.05.
Résultats : Les divers études s'accordent à dire que la radiothérapie est le traitement ayant le plus de répercussions sur la sexualité des patientes, et d'autant plus s'il est inclus dans un protocole de traitement multimodal. Elle altère à différents niveaux la sexualité : soit directement par les séquelles induites au niveau vaginal, avec notamment les dyspareunies (21% à 1an et 55% à 2 ans) secondaires à un manque de lubrification et un raccourcissement vaginal, dont la prise en charge nécessitera la mise en place de traitements locaux, avec des lubrifiants et des dilatateurs vaginaux par exemple ; soit de façon indirect, en altérant le psychisme et la qualité de vie des patientes, par l'altération de leur image corporelle et la crainte de la reprise des rapports sexuels, avec des conjoints pouvant manquer de compréhension envers les patientes, lorsqu'une psychothérapie sexuelle n'est pas réalisée lors de la prise en charge de la sexualité des patientes après traitement de leur cancer par irradiation notamment. La principale prise en charge repose également sur une thérapie cognitivo-comportementale, et l'association à un traitement médicamenteux est toujours à l'étude actuellement. L'autre point important soulevé ici, est le manque d'informations données par les radiothérapeutes à leurs patientes concernant ces troubles (74% des femmes souhaitent aborder le sujet mais 64% n'y parviennent pas), et donc, le manque d'évaluation qui en découle, ainsi que les prises en charges insuffisantes à ce sujet.
Conclusion : Il semblerait donc intéressant d'inviter d'avantage les patientes et leur conjoint à aborder ce sujet en consultation, en passant éventuellement par d'autres spécialistes, comme les gynécologues ou les médecins généralistes, connaissant probablement mieux les patientes, et leur intimité, et pouvant possiblement mieux les orienter dans la prise en charge de leurs troubles.