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Aujourd’hui, plus de 300 additifs sont autorisés en Europe et répondent aux besoins technologiques grandissants de la première puissance industrielle : celle de l’alimentaire. Les additifs sont étroitement règlementés par des textes législatifs, soumis à certaines conditions d’utilisation et évalués par des autorités compétentes, dans le but d’assurer leur innocuité. Pourtant, ils sont perçus comme un risque alimentaire supplémentaire et sont souvent considérés comme superflus, voire néfastes. Leur emploi inquiète le consommateur, soucieux pour sa santé et en quête de naturalité.
Souvent désignés sous leur code « E », ont-ils réellement quelque chose à cacher ?
Le propos de la présente thèse est d’évaluer l’impact des colorants et des conservateurs, issus des transformations industrielles, sur notre santé. Ce travail est axé en priorité sur ceux reconnus comme possédant un impact négatif réél ou supposé. L’appréciation de la nocivité potentielle de ces additifs est le fruit de recherches bibliographiques, tant dans la littérature scientifique que dans la littérature d’accès « grand public ».
Les colorants artificiels associés aux benzoates semblent être incriminés dans la TDHA chez les jeunes enfants, grands amateurs de produits qui en contiennent. Les lésions génétiques induites par ces mêmes des colorants sont très largement décrites, bien qu’aucune confirmation quant à leur génotoxicité puisse être faite. Des réactions d’hypersensibilité et d’intolérance rapportées sont isolées et peu graves et ne justifient pas l’éviction de ces additifs. La problématique des nanoparticules d’argent et de dioxyde de titane soulèvent de grandes questions quant à leur toxicité et nous sommes dans l’attente de nouvelles données pour l’évaluation de leur innocuité. L’aluminium s’avère bel et bien toxique pour le système nerveux et osseux, en particulier dans des conditions pathologiques particulières. Son implication dans la maladie d’Alzheimer semble également se préciser.
Des effets cocktails sont mis en évidence dans plusieurs groupes de conservateurs notamment avec l’acide sorbique, les nitrites et l’acide benzoïque, lesquels réagissent avec d’autres composés pour aboutir à la synthèse de composés mutagènes. Aussi, d’autres composés soupçonnés d’effets toxiques et/ou cancérogènes sont formés par la dégradation de l’HMT et le DMDC. Cette même problématique est confirmée dans le cas des nitrites, lesquels sont aussi impliqués dans la formation de méthémoglobine, potentiellement inquiétant chez les bébés. Quant aux parabènes, leur effet perturbateur endocrinien est avéré avec des effets toxiques sur l’appareil reproducteur. Leur responsabilité en tant qu’additif dans le cancer du sein demeure cependant spéculative. Enfin, en plus de provoquer des réactions d’intolérance, les sulfites ont montré des preuves évidentes et potentiellement inquiétantes de neurotoxicité chez l’animal.
Pour certaines catégories de consommateurs, les DJA sont souvent susceptibles d’être dépassées, ce qui expose théoriquement ces personnes à un risque. L’éviction totale de ces additifs éventuellement nocifs ne semble toutefois pas raisonnable et peu réalisable dans un contexte où l’industrialisation des aliments est omniprésente. Il pourrait cependant être prudent d’en limiter les associations et de favoriser la consommation des denrées dont la composition se cantonne au nécessaire en excluant les ingrédients superflus notamment ceux ayant pour vocation de masquer l’aspect peu qualitatif du produit.