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L’infection sur chambre à cathéter implantable et son traitement font l’objet de nombreux écrits,
souvent peu adaptés à la prise en charge spécifique des soins palliatifs et à sa population, hétérogène et
fragile.
Une évaluation des pratiques professionnelles nous est apparue intéressante afin d’étudier tout d’abord
la traçabilité des informations sur les infections sur chambre implantable en situation palliative, puis,
d’analyser les arguments décisionnels et les conséquences que celles ci peuvent avoir.
Nous avons réalisé une étude descriptive, effectuée en rétrospectif du 1er Octobre 2009 au 1er Août
2012 au CHU de Poitiers.
Sur 876 patients en phase palliative, 40 ont présenté une infection sur chambre implantable.
Pour 77,5 %, il s’agissait d’une infection nosocomiale. Pourtant, cela n'est jamais retrouvé dans le
dossier médical.
Pour 58 % des patients, aucun processus décisionnel n’est retrouvé. Pour 21 malades, aucun avis
infectieux n’est notifié. Le recueil du consentement du patient ou de sa famille n’est pas noté dans
75% des cas.
Les signes de gravité généraux et locaux, la distinction entre les hémocultures périphériques et
centrales, l’autonomie du patient, le recours à une nouvelle voie d’administration et par conséquent,
l’arrêt de certaines thérapeutiques administrées initialement n’ont pas pu être analysés car
insuffisamment notés dans les dossiers médicaux.
Parmi nos 40 patients, 21 sont dénutris et ont un Indice de Karnofsky inférieur à 40 %. Cependant,
pour la moitié d'entre eux, une ablation du port à cath a été réalisée. Tous ont bénéficié d’une
antibiothérapie systémique et 4 ont reçu, en plus, un verrou local antibiotique.
Il n’y a pas de différence significative sur la régression des symptômes infectieux d’inconfort (p =
0,44 ; < 0,05) ou sur la survie (p = 0,33 ; < 0,05) selon le devenir de la chambre implantable. En
revanche, 30 patients sur 40 ont eu une amélioration de leur syndrome infectieux après 3 jours
d’antibiothérapie.
Notre travail met en évidence un manque important de la tenue du dossier médical. Des progrès sont
indispensables pour assurer la prise en charge optimale des patients en phase palliative.