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Introduction :
Le tabagisme est largement répandu en France, avec 31,9% des adultes fumant en 2021. Plusieurs milliers de personnes sont touché chaque année par un cancer du poumon, dont le lien avec le tabagisme n'est plus à faire. Diverses méthodes mise en place en France, permettent une aide au sevrage tabagique, allant d'un sevrage en autonomie ou accompagné à une aide médicale, psychologique mais aussi médicamenteuse. La réalité virtuelle émerge comme une nouvelle approche prometteuse pour le sevrage tabagique, notamment par l'exposition des patients à des stimuli liés au tabagisme, permettant une réduction du craving. Cependant, son application en ambulatoire reste à explorer.
L'objectif principal de cette étude est d'évaluer l'opinion des médecins généralistes du Poitou-Charentes sur l'utilisation de la réalité virtuelle dans le sevrage tabagique dans le but de connaitre la viabilité de ce nouvel outil. Les objectifs secondaires sont d'appréhender les connaissances des médecins généralistes sur la Réalité virtuelle, et les freins possibles à l'orientation des patients vers cette thérapie.
Matériel et méthode :
C'est une étude qualitative, réaliser à partir d'entretiens semi-directifs, avec un codage axial. Les entretiens ont été réalisée auprès de 10 médecins généralistes du Poitou-Charentes.
Résultats :
Les médecins généralistes ont peu de connaissances sur la réalité virtuelle, et sur son utilisation dans le sevrage tabagique. Cependant ils montrent un intérêt pour la méthode, mais souhaiteraient avoir plus d'information avant de la promouvoir. La possibilité de coupler la réalité virtuelle à d'autre méthode est souligné. Le coût et l'accessibilité semble être des freins à sa mise en place. Mais l'idée d'une utilisation par les infirmiers ASALEE, et autres professionnels de santé, est proposé ainsi que des financements par les CPTS et SISA. Cela pourrait être une solution aux problèmes de coût et accessibilité, tout en favorisant l'adhésion du patient, tout comme la réalisation de séances à domicile. Cependant des études supplémentaires sont à réaliser.
Conclusion :
Les médecins généralistes expriment un intérêt pour l'utilisation de la réalité virtuelle dans le sevrage tabagique, mais ils manquent d'informations pour promouvoir efficacement cette méthode. L'accessibilité et le coût du matériel sont des obstacles potentiels. Toutefois, l'implication d'autres professionnels de santé et l'exploration de solutions de financement peuvent être des solutions. La réalité virtuelle aurait donc sa place dans le paysage thérapeutique du sevrage tabagique, d'autant plus dans les équipes libérales, mais les modalités d'application nécessitent une évaluation pratique.