Voir le résumé
Introduction : Bien que le syndrome de Tako-Tsubo (STT) soit connu depuis une vingtaine d'années, sa physiopathologie reste débattue et sa prise en charge est loin d'être consensuelle.
Matériels et méthodes : Dans notre étude, les données de 72 patients consécutifs présentant des STT ont été recueillies de
façon rétrospective entre février 2008 et juin 2013 dans les services de Cardiologie du Centre Hospitalier Universitaire de Poitiers et du Centre Hospitalier de La Rochelle. L'objectif de notre étude était de confronter la prise en charge du STT à une revue exhaustive de la littérature, et de comparer celle-ci selon l'existence ou non d'une altération de la fraction d'éjection du ventricule gauche (FEVG).
Résultats : Nous avons observé des résultats globalement concordants à ceux de la littérature, avec dans notre population une très large prédominance féminine (91,7%), un âge globalement élevé (73,83 ± 12,66 ans) en lien avec la moyenne d'âge du Poitou-Charentes. Une présentation clinique, électrique, échographique et angiographique globalement superposable aux données disponibles dans la littérature.
L'analyse en sous groupe (FEVG initiale préservée ≥45% chez 40 sujets vs. FEVG initiale altérée <45% chez 32 sujets) ne mettait pas en évidence de différence significative à l'exception de la pression artérielle systolique à l'admission (130,42 ± 21,60 vs 119,12 ± 21,49 (p = 0.03), respectivement), de l'IMC (23,39 ± 4,89 vs 26,29 ± 5,24 kg/m² (p = 0.04), respectivement), de la réalisation d'IRM plus fréquente dans le 2ème groupe (4 vs. 0 ; p = 0.035, respectivement). Quelle que
soit la FEVG initiale, aucune différence dans le traitement ou la récupération lors du suivi des patients (sous réserve de données disponibles à 3 mois pour seulement 22 sujets) n'était mise en évidence.
Conclusion : On observait ainsi dans notre étude conformément à la littérature qu'une fois la phase initiale passée, potentiellement à risque, le pronostic de cette pathologie était excellent avec une récupération constante. De plus, l'analyse en sous groupe ne montrait pas de différence significative dans l'évolution des patients à moyen ou long terme selon qu'ils présentaient ou non une altération de leur FEVG initiale.