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La résidence Les Albizias dans laquelle se déroule cette étude est un établissement d’hébergement pour personne âgée proposant un accompagnement des personnes âgées en perte d’autonomie. Chez la personne âgée, le processus de sénescence entraine souvent la coexistence de troubles anxieux masqués par des pathologies dégénératives ou non. C’est dans ce contexte que nous nous poserons la question de savoir si l’art-thérapie participe à la diminution des troubles anxieux chez les personnes âgées. Nous emprunterons le medium art plastique et dans une moindre mesure la musique réceptive afin d’en étudier les bienfaits. Nous montrerons les effets et les limites des médiums utilisés et illustrerons à quel moment le cadre d’intervention d’une part et l’alliance thérapeutique d’autre part peuvent aussi servir les résultats lorsque ces limites apparaissent en relation avec les capacités cognitives de nos résidentes. Enfin, face aux contextes évolutifs des accompagnements, nous identifierons les capacités d’adaptation et de flexibilité et tenterons d’ouvrir quelques perspectives dans les activités du futur art thérapeute.

Ce mémoire est le résultat de recherches abordant la place de l’art thérapie dans une unité de soins palliatifs appuyé par l’expérience des ateliers art-thérapeutiques effectués dans ce secteur.

L’unité de soins palliatifs est un lieu d'accueil et de soins pour les personnes en fin de vie. La prise en charge se fait en suivant la notion de douleur totale par Cicely Saunders, médecin et écrivaine britannique, qui prend en compte la douleur physique, la souffrance psychologique, les problématiques sociales et la spiritualité. Le lieu est donc pluridisciplinaire afin de répondre au mieux au besoin de prise en charge. La patientèle n’est pas définie par sa maladie mais est considérée comme une personne, il est donc important qu’elle puisse se sentir libre de pouvoir exister en tant qu’être humain.

Nos prises en charges art-thérapeutiques permettent donc de s’inscrire dans cette pluridisciplinarité en proposant à la patientèle et aux aidants des ateliers d’art-thérapie par les arts plastiques et la musique.

“ La maladie fait pleurer mais le bonheur aussi ” Madame B.

L’accompagnement art-thérapeutique d’enfants placés en urgence a permis d’observer les bénéfices de la prise en charge art-thérapeutique sur l’humeur, le concept de soi, l’anxiété, la culpabilité et le cheminement vers le deuil. Si les progrès sont restés discrets, nous pouvons toutefois constater que nos résultats confirment notre hypothèse de travail : nous avons pu prévenir la dégradation des symptômes dépressifs et du niveau d’anxiété malgré des facteurs d’environnement que nous jugions plutôt aggravants.

Le cadre de l’accompagnement art-thérapeutique particulièrement sécurisant, la régularité et la constance des rencontres, la liberté d’expression verbale ou non ont permis de contrecarrer les effets d’un environnement (familial, social, habitat) très instable et de délier la parole. Ces partages très riches ont facilité l’accompagnement global par l’ensemble de l’équipe pluridisciplinaire.

Les troubles anxieux et dépressifs de la personne âgée, sous-diagnostiqués en France, impactent la qualité de vie et le sentiment d’estime de soi de la personne. Isolement et perte d’autonomie en sont les conséquences délétères. L’art-thérapie a été expérimentée au cours d’ateliers individuels dans le cadre des thérapies non médicamenteuses de la Résidence Agapanthe du groupe Korian. Les objectifs ont visé le renforcement de l’estime de soi dans le but de réduire la symptomatologie dépressive. En premier lieu sont présentés le vieillissement et les caractéristiques de la dépression du sujet âgé ; l’art-thérapie et son intérêt dans ce contexte de vie en maison de retraite, où les personnes se questionnent sur le sens de l’existence. À l’issue de l’expérience de deux études de cas, les résultats démontrent que l’art-thérapie est une pratique qui contribue à l’amélioration de la qualité de vie et à la réduction de la symptomatologie dépressive, notamment par le renforcement de l’estime de soi. Partant de la notion d’alliance thérapeutique et de l’éthique du care (courant de la philosophie morale contemporaine qui se rattache au féminisme) comme socle d’une juste proximité, la discussion revient sur les limites de l’étude (échantillon limité, cadre institutionnel, sentiment d’impuissance) ; et s’arrête sur l’apport de l’art-thérapie face aux questions existentielles des patients en s’appuyant sur les théories de la Logothérapie (thérapie centrée sur le sens de la vie). L’accent est enfin mis sur le recul nécessaire de l’art-thérapeute sur sa pratique, étayé par sa supervision et sa pratique artistique.

La situation des enfants séparés de leur famille naturelle, confiés au service de l'Etat compétent et placés hors du milieu familial a toujours été un sujet préoccupant et délicat dans notre société. Les troubles de l'attachement identifiés chez ces enfants peuvent découler d'une relation parents-enfants problématique ayant justement conduit au placement. Placement unique ou successifs, en famille d'accueil ou en institution, diversité des causes de l'éloignement sont autant de facteurs favorisant une disparité dans la manière dont vont évoluer ces enfants. Cependant une des constantes observées chez eux est très souvent un manque de confiance en soi et une estime de soi parfois défaillante.

C’est au cours d’un stage auprès d’un groupe d’enfants placés en famille d’accueil que l’art-thérapie a été expérimenté. L’objectif était de vérifier si le fait de participer à des séances d’art-thérapie permettrait à ces enfants de (re)construire leur estime d’eux même, de (re)prendre confiance en eux. L’art-thérapie est de nature à aider l’enfant placé à panser ses blessures infligées par leur parcours de vie, en l’accompagnant sur le chemin de sa restauration.

Les patients en situation palliative ou en fin de vie sont confrontés à la « douleur totale » (décrite par Cicely Saunder, une des pionnières des Soins Palliatifs). C’est la douleur physique, la souffrance psychologique, sociale et spirituelle à laquelle les Soins Palliatifs proposent répondre par une prise en charge globale du patient. C’est au sein de l’Unité de Soins Palliatifs de Niort que nous avons mené notre étude en art-thérapie, avec pour objectif principal art-thérapeutique l’apaisement des patients, commun au projet de soin de l’Unité de Soins Palliatifs. Notre étude révèle ce que l’art-thérapie peut apporter aux patients au travers de séances art-thérapeutiques principalement par les arts plastiques associés à d’autres médias (conte, musique, chant).

La 1ère partie décrit les souffrances du patient en situation palliative et les pathologies rencontrées, notre définition de l’art-thérapie et des médias artistiques utilisés. La 2nde partie décrit le contexte de notre stage en Unité de Soins Palliatifs et notre stratégie art-thérapeutique. Nous y présentons 3 études, les items des échelles scientifiques choisis, ainsi que l’organisation mise en place, et les séances réalisées. La 3ème partie expose les résultats de notre étude et son analyse. Enfin notre mémoire se termine avec une discussion sur les résultats de notre étude, ainsi qu’une réflexion sur le métier d’art thérapeute en 4ème partie.

L’anxiété impacte souvent négativement les performances scolaires et les compétences sociales des élèves. Cette anxiété qui traduit un manque de sécurité est souvent corrélée à une mauvaise estime de soi. Au-delà des difficultés scolaires, elle génère au quotidien une vraie souffrance psychologique chez l’enfant qui se vit comme incompétent.

Des séances d’Art-thérapie par les arts plastiques ont été mises en place en école élémentaire auprès d’enfants souffrant d’anxiété et de difficultés scolaires dans le but d’améliorer leur qualité de vie à l’école et d’apaiser leurs tensions. L’objectif était de diminuer leur état d’anxiété qui perturbe fortement leur quotidien et de restaurer l’estime de soi et la confiance en soi nécessaire à l’investissement de tout apprentissage et à une vie sociale épanouie.

Le bilan de cette prise en soin montre que l’art-thérapie a eu un impact significatif auprès de ces jeunes. L’analyse critique montre les effets positifs et les limites de cette expérience ainsi que ceux de l’art-thérapie. En effet c’est lorsque tous les acteurs travaillent ensemble autour du patient qu’une prise en soin peut être efficace.

La place du proche aidant en France est maintenant définie par un cadre législatif. Les problématiques inhérentes à cette posture sont désormais prises en considération, et des solutions sont proposées, sur le plan national, public et/ou associatif, afin de facilité le maintien ou la restauration du bien-être de l’aidant. L’art-thérapie, ou pratique de soin par l’utilisation d’une technique artistique et par la mise en mouvement du processus de création, peut faire partie de ces réponses : musique et écriture nous montreront ici comment leurs bienfaits et leurs vertus thérapeutiques peuvent s’inscrire dans le champ des ressources alliées du proche aidant.

L’association Coordination Autonomie, située à Saumur (Maine-et-Loire), oeuvre pour le maintien à domicile de la personne en situation de fragilité ; le soutien au proche aidant s’est naturellement inscrit dans sa ligne de politique générale. Notre projet art-thérapeutique, avec l’utilisation de la musique et de l’écriture, est venu offrir une vision nouvelle de la prise en soin de l’aidant : dans le présent travail, nous verrons dans quelles mesures nos media ont pu répondre aux objectifs thérapeutiques définis selon les problématiques observées chez deux patientes proches aidantes et conjointes de patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Nous étudierons ainsi l’impact de notre discipline sur le maintien à domicile. De nos résultats et de nos observations découleront de nouvelles perspectives, notamment sur la place et les enjeux de l’art-thérapie dans un paysage économique et sanitaire, et ce, à l’échelle nationale.

Pour accompagner le patient en souffrance ou en recherche de sens en art-thérapie ; une technique d’écoute est indispensable : l’empathie. Elle place l’humain au cœur de l’accompagnement. Accorder de l’importance à sa souffrance, n’est-il pas la manière de rappeler au patient qu’il a de la valeur ? La créativité s’est le fait de faire co-exister le familier avec le nouveau en utilisant notre matière première (nos sens, nos émotions, nos expériences personnelles, nos pensées, nos relations) pour créer à l’infini. Le processus créatif vient engager une conversation avec soi, il va permettre au patient de prendre le recul nécessaire afin de se laisser guider dans un processus de transformation. On observe une certaine gratification qui vient raviver l’estime de soi. Le patient, par la réalisation de soi, danse à nouveau avec la joie et y trouve une certaine source de plaisir ; l’envie d’exister est de nouveau palpable. La mélodie a commencé lors de notre première inspiration elle s’arrêtera seulement à notre dernière expiration. Entre, trouver l’harmonie pour danser avec les mouvements des cycles de la vie.

Lors notre expérience au Groupe d'Entraide Mutuelle, « Le Vent de l'Espoir », nous avons mis en place des ateliers d'art-thérapie destinés aux adhérents de l'association pour accompagner leur volonté d'insertion sociale. Avec les outils et les techniques propres à l'art-thérapeute, nous avons proposé, durant une année, des séances utilisant l'écriture et les jeux théâtraux. Ce mémoire met en avant l'impact de l'art-thérapie sur la qualité du lien social de personnes en situation de handicap psychique. Grâce à trois études de cas, nous montrerons, les bienfaits préventifs de l'art-thérapie surla santé de ces personnes. Nous verrons quelles stratégies ont été développées pour engager les patients dans leur démarche art-thérapeutique et comment cette expérience au « Vent de l'Espoir » et la rédaction de ce mémoire nous permis d'ébaucher une posture personnelle d'art-thérapeute.