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Objectifs : Evaluer la pertinence de l'imagerie de diffusion corps entier (IRM DWIBS) par rapport à la tomographie par émission de positons au 18fluoro-désoxy-glucose couplée à la tomodensitométrie (TEP-TDM au 18FDG), dans l'évaluation de la réponse thérapeutique en cours et en fin de traitement par chimiothérapie, chez les patients atteints de lymphomes malins hodgkiniens (LH) et non-hodgkiniens (LMNH) agressifs.
Matériels et méthodes : Quarante patients atteints de LH ou de LMNH agressifs ont été inclus prospectivement par le service d'hématologie du CHU de Poitiers entre 2007 et 2012. Une TEP-TDM au 18FDG et une IRM DWIBS étaient réalisées lors du bilan initial pré-thérapeutique, lors de l'évaluation précoce après les premières cures de chimiothérapie, et en fin de traitement à la recherche de reliquat tumoral. La concordance de l'IRM DWIBS avec l'imagerie de référence TEP-TDM était évaluée à chaque étape du suivi sous traitement, en termes de territoires ganglionnaires et extra-ganglionnaires, puis en termes de réponse thérapeutique, selon la classification de Cheson. Des mesures quantitatives d'ADC (« apparent diffusion coefficient ») étaient effectuées sur l'IRM à titre indicatif.
Résultats : Vingt-six patients atteints de LH (n=6) ou de LMNH agressifs (n=20) ont finalement été retenus pour notre étude. En per-thérapeutique, sur 520 sites analysés, il existait une bonne concordance (κ=0,80 ; 0,63-0,93) entre les deux techniques. Elle était en particulier excellente pour les territoires ganglionnaires (κ=0,82 ; 0,65-0,96). Il existait lors de cette évaluation précoce, une différence significative (p<0,0001) entre les valeurs moyennes d'ADC des territoires positifs (0,84 x 10-3 mm2/s) et négatifs (1,81 x 10-3 mm2/s) en IRM DWIBS. En post-thérapeutique, la concordance était totale (κ=1) sur tous les territoires ganglionnaires et extra-ganglionnaires analysés. Il existait 3 discordances sur 26 cas (11,5%) en termes de réponse thérapeutique lors de l'évaluation précoce (κ=0,78 ; 0,51-1), mais la concordance était totale en post-thérapeutique (κ=1). L'IRM DWIBS a de plus permis de détecter l'apparition de nouvelles localisations en fin de traitement dans 2/2 cas (100%).
Conclusion : L'IRM DWIBS permet une excellente évaluation de la réponse en fin de traitement des lymphomes hodgkiniens et non-hodgkiniens de haut grade. Comme c'est le cas pour la TEP-TDM, son interprétation en per-thérapeutique peut s'avérer plus délicate. Une bonne connaissance de ses limites et l'utilisation de méthodes quantitatives par mesure d'ADC pourraient permettre d'améliorer ses performances.